
Choisir entre mille et une idée
Je viens de terminer un gilet Kimono que j’avais en tête depuis très longtemps. Bien avant que je me décide à concentrer mon travail sur des Kimono.
J’étais tombé en admiration sur un motif carré que j’avais trouvé sur Weibo (sorte de Facebook chinois) sur un modèle de couverture :

C’était l’occasion pour moi de donner vie à une idée qui trainait depuis longtemps au fin fond des tiroirs de mon esprit, dans la catégorie « projets rêvés ». À savoir un gilet court avec de longues manches évasées et un dos très large, dans le genre Oversize.
C’est ainsi qu’est né mon dernier projet :

Avoir des idées, c’est une chose et j’en ai des milliers en tête, ce n’est pas le problème.
Le problème, c’est qu’une fois qu’on a réussi à donner vie à cette idée et que le résultat correspond en tous points à ce qu’on avait imaginé, il est alors temps de choisir un nouveau projet.
Lorsque je dis « en tous points », j’avoue que j’ai triché sur le bas des manches. À l’origine je voulais les faire en blanc avec un motif en relief et en forme de feuilles mais je craignais de manquer de fil blanc car il ne m’en restait que deux pelotes et qu’il me restait encore l’encolure à réaliser.
Bref, une fois les photos prises, éditées, l’annonce de vente mise en ligne et le post Instagram correspondant publié, il faut décider du prochain projet.
Le problème, c’est que « choisir c’est renoncer », pour un temps en tout cas.
Et en digne yogini que je suis, pas un jour ne se passe sans que je prenne conscience que ce peut être le dernier.
N’y voyez rien de glauque ou de déprimant, le fameux « memento mori » est tout le contraire. Il redonne au quotidien sa juste valeur.
Tout aspirant à recevoir les enseignements d’un maître Yogi (et je parle du véritable et unique Yoga ancestrale, pas de toutes les dérives qui pullulent de par le monde), doit passer deux jours entiers dans un crématorium, juste pour prendre conscience de l’impermanence de son existence. De même qu’e pour’une personne un peu trop égocentrée devrait passer deux jours dans un hôpital auprès de personnes qui souffrent réellement. Nous sommes la civilisation qui bénéficie du plus grand confort de tout les temps et nous sommes également la civilisation la plus déprimée et torturés psychologiquement, pas vrai ?
Ce qui est vrai pour l’instant, c’est que je m’égare !
Je voulais simplement dire que le temps défile, quoi qu’il arrive, et qu’il n’est pas possible d’appuyer sur le bouton « pause ». Chaque seconde qui passe fait désormais parti du passé, il faut donc prendre la pleine mesure de chacune de nos journées et tenter de les rendre les plus merveilleuses et joyeuses possible. Ce qui nous ramène à cette célèbre citation :
« Vis comme si tu devais mourir demain et apprend comme si tu étais éternel »
Citation attribué à tort à Gandhi puisqu’il l’a repris d’un des texte fondateur de l’Inde : « La Bhagavad-Gîtâ ».
J’en reviens donc au sujet de cet article. Et c’est là que je prends conscience que je me disperse autant dans l’écriture que dans mon travail !
Donc, il est temps pour moi de choisir un nouveau projet et les idées se bousculent :
Noël approche, un Kimono de Noël serait l’idéal : motifs en flocon de neige ou immense tête de renne dans le dos. Oui mais le renne, en version Kawaï ou en version « ombre chinoise ».



Ou je pourrai refaire une poupée, ce serait LA poupée TsukikO, que je vendrais uniquement en fin d’année. Et si je faisais plutôt un doudou Renne et une version Amigurumi (c’est un article qui a toujours bien fonctionné sur les marchés de Noël, une valeur sûre donc).


Oui, mais je m’étais promis de ne faire que des gilets Kimono…et si je réalisais enfin cette version minimaliste que j’ai en tête depuis le début ? Un version mère, fille, pourquoi pas et déclinable en différents coloris.
Oui mais la dentelle m’appelle. Et pour les tenues de fêtes, un gilet Kimono tout en finesse serait du plus bel effet.
Oui mais il y a aussi ce projet de Kimono en fil effet fourrure, j’adore travailler ce fil et je n’ai jamais vu de carré confectionné avec ce genre de fil. Ce serait chaud et confortable tout en étant très original.
Oui mais un motif en C2C avec ce fil serait encore plus original ! Mais est-ce que j’ai assez de fil effet fourrure, assez de couleurs ?
Et si je faisais un gilet tout en point écailles, là ce serait incroyable ! Mais très long, et nous ne sommes plus qu’à un mois et des poussières de Noël.
Sinon, je pourrais faire quelques Tawashi en attendant d’avoir une révélation ?
Voilà à peu près ce qui se passe en ce moment même dans mon esprit, vous savez ce satané singe qui gigotte en tous sens, pour rien.
Alors comment prendre une décision et une bonne qui plus est.
Dresser une liste et en appeler à la logique ou suivre son instinct ?
En appeler à sa Muse, feuilleter mes magazines japonais, revoir mes ouvrages de référence tels que ceux de Sylvia Cosh (c’est elle qui est à l’origine de ma passion pour le crochet et qui continue à m’inspirer même si elle n’est plus de ce monde).

Ce qui est incroyable, c’est qu’en cherchant une photo de Sylvia Cosh, je tombe sur un gilet dit « butterfly ». Serait-ce un signe ? Ce fameux langage du monde sont parle si bien Paulo Coelho dans « L’Alchimiste » (histoire tirée d’un conte soufi soit dit en passant)
Pour tout vous dire, hier j’ai commencé trois projets : un corps de poupée, un gilet version minimaliste et trois motifs en dentelle. Aujourd’hui je dois faire un choix, peut-être vais-je enfin prendre une décision en allant faire les courses, qui sais … Ce qui est sûre, c’est qu’elles ne vont pas se faire toutes seules, à mon grand dam.

Et si je faisais une vidéo ?!
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